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Barjac

barjac vue  © jean michel andré

BARJAC, CITE RENAISSANCE

Plan du centre ancien pour visiter Barjac: cliquer ici


Barjac est un petit bourg établi sur un replat du plateau à 170m d'altitude. Située entre Cèze et Ardèche, à mi-chemin entre Aubenas et Pont-Saint-Esprit, dans cette pittoresque région des gorges, dernière étape du Pays d'Uzès, verrouillant la porte du Bas-Vivarais, à la limite des contreforts des Cévennes. Comme tant d'autres cités prospères au Moyen-Age, elle s'agglutine autour de ses châteaux, dominant le Bassin de Barjac, couloir naturel entre des serres au profil hellénique et la pénéplaine de la Garrigues aux frondaisons vert -métallique des yeuses frissonnants au souffle du mistral.
Fer à cheval ouvert sur la Cèze, le territoire de Barjac a vu passer toutes les civilisations Marche du Sud assise à la croisée des chemins sans âge, descendant des montées cévenoles vers le Rhône et la Plaine littorale, sa terre modelée par une rare force, l'a marquée de son empreinte dans une connivence mystérieuse.

Unité profonde du sol et de la population, ignorée du touriste, ébloui de lumière et de pittoresque. Grisé de couleurs exubérantes, séduits par la spontanéité de l'accueil et le plaisir de vivre, il passe à côté de l'essentiel. Il ne voit pas ce que cette vie ardente cache de beauté austère. Barjac livre son âme avec retenue, elle demande de patients cheminements.

Si vous avez le temps, partez dans les senteurs de thym, de serpolet, de lavande "l'aspic", à travers ses bois de chênes verts, les cèdres, buis, genêts et genévriers, arbousiers, le petit houx et même l'asperge sauvage formant cette garrigue. Sur d'autres terrains moins calcaires poussent aussi la bruyère, les cistes à fleurs blanches ou roses, les grands fougères où le chêne voisine avec le châtaignier, le noyer et le pin.
Dans cette nature sauvage et prolifique, allez à la rencontre de ces très lointains passés où les hommes dressaient vers le ciel, des pierres. Vous vous rendrez compte que l'homme, ici, s'est toujours affronté à la pierre partout présente.

Les Maisons

La rocaille éparse a été rassemblée en tas ou en petits murets pour libérer le moindre "planet" de terre en vue d'y cultiver quelques cultures.
Ca et là, de petites "maisons" en pierres sèches très typiques du pays languedocien : "les capitelles", appelées bories en Provence. Elles se présentent soit reposant sur un petit amas de pierres, soit dressées au bord d'un petit mur de clôture.

Relativement bien conservées, elle ne sont à priori pas très anciennes. Certains pensent qu'elles pourraient être rattachées à une occupation par les bergers itinérants sur le chemin de la transhumance en direction des Cévennes.

- Plusieurs se trouvent à droite et à gauche sur la route d'Orgnac, peu après Barjac. Deux se trouvent tout près de la route qui mène au Mazert, Trois autres (dont une conique restaurée par ses propriétaires) entre la hauteur de la route et du terrain de camping "La Bussière". D'autres à Massargues, dont l'une possède un toit en larges dalles appareillées en "voûte de four", d'autres à Montchamp et Rouvières, au clos Portal, dans la Combe de Vausservière. -

Les Dolmens

En allant toujours sur Orgnac, remontant le temps, nous découvrons les dolmens. Peu de commune sont aussi riches que Barjac en vestiges préhistoriques. Pour la richesse en mégalithes, Barjac avec ses quinze dolmens recensés jusqu'à présent, vient immédiatement après Saint Félix de Pallières (29 dolmens) et Courry (22 dolmens).
Plusieurs sont en état de conservation remarquable, le plus beau est sans consteste le dolmen I des Oeillantes.

- À 4 kilomètres de Barjac, sur la route d'Orgnac se dresse sur votre chemin, à gauche, une pierre debout (sur laquelle est inscrit dolmens), suivez le chemin sur votre gauche. - Ces dolmens jalonnent le plus ancien chemin de notre garrigue de Barjac à Aiguèze par le bois d'Orgnac et du Garn.
Les caractères de leur construction varient beaucoup de l'un à l'autre. Plusieurs n'étaient qu'un dépôt de restes d'incinération, d'autres, des caveaux collectifs ou tombeaux d'une tribu. Ceux de plus de modestes dimensions font penser à une sépulture individuelle: chef, sorcier ?

Il a été signalé dans ces dolmens, tous en mauvais état, des ossements fragmentés et de nombreuses dents, des objets de cuivre, perles en os, alènes à trouer, anneaux, coquilles, amulettes, fines pointes de silex, débris de poteries assez grossières.
A ce sujet, il faut effacer une erreur trop souvent ancrées dans les esprits : les dolmens et les menhirs ne doivent rien aux Gaulois : ils sont bien antérieurs à leur arrivée comme le prouvent le mobilier découvert et les analyses au carbone 14. Les dolmens de Barjac peuvent être datés, si l'on s'en tient à la simplicité de leur architecture à l'Age de Bronze, c'est à dire IIème millénaire avant J.C. : ce sont des dolmens coffres typiques du Languedoc.

Tous ces vestiges prouvent qu'à l'époque préhistorique, Barjac était un centre extrêmement peuplé. D'autres sépultures accompagnent ces mégalithes :
/ Cistes à incinération avec souvent 3 dalles disposées en triangle dont une dépasse le sol. 
/ Sépultures à incinération dans les fentes de rochers recouverts de dalles grossières et d'un petit tertre.

Les chemins forestiers sont très anciens aussi, comme le démontre l'alignement fidèle d'une grande partie des dolmens dont ils paraissent avoir constitué une sorte d'axe. Ceci n'est pas spécial à Barjac, on le retrouve dans les Cévennes, tout au long des drailles (voies millénaires que suivent de nos jours les derniers transhumants).

Avec ses nombreuses grottes, ses avens, ses cours d'eau souterrains, ses petits ruisseaux, le Cantabre, le Roméjac, le Bourdarie, débordants comme des torrents au printemps, lits de pierres en été, ses gorges et ses défilés, cette région possède et on comprend qu'à certaines époques troublées, les proscrits y aient trouvé refuge. Il en fut ainsi aux temps reculé, de la Guerre de Cent ans au temps des Camisards, du temps de la Révolution jusqu'aux combats de la Résistance.